L'histoire du verre
Composition
Le verre est une matière de structure amorphe, non
cristalline, composée de trois éléments principaux :
-La silice (le sable), élément vitrifiant.
-La chaux, un stabilisant.
-La soude ou la potasse.
La soude est obtenue par la combustion d’algues marines
ou de plantes littorales. La potasse est extraite des cendres
du bois (hêtre), des fougères ou des roseaux.
Origine
L’origine exacte du verre ne fait aucun doute, le Proche Orient serait le berceau del’art du verre. D’après la tradition l’origine serait en Syrie. L’archéologie permet de faire remonter la fabrication du verre au III° millénaire enEgypte et en Mésopotamie.
Technologie
Pline l’Ancien nous donne quelques indications sur la manière d’obtenir du verre :
- Le sable était d’abord broyé et mêlé à 3 fois son volume de soude. La fusion se pratiquait en plusieurs temps, dans une série de fours successifs.
- L’histoire du verre se divise en 2 phases : la période du verre moulé et la période du verre soufflé.
Moulage
Le moulage restera la seule méthode employée jusqu’au début de l’Empire Romain.
La technique la plus répandue est celle du moulage au sable appelée aussi "enduction sur noyau" : Le procédé de
l'enduction sur noyau (core-forming) consistait à modeler un noyau d'argile mêlé de sable parfois recouvert de tissu
pour faciliter l’extraction et ayant la forme de l'objet voulu. Ce «coeur», fixé à une tige métallique et destiné à remplir
l'intérieur du récipient, était plongé dans un creuset de verre fondu. Ensuite, l'artisan pouvait décorer l'objet de filets
polychromes. Une fois la fabrication réalisée, il suffisait de casser le noyau.
Un autre procédé, la technique du moulage par pression, consiste à presser le verre visqueux dans un moule et
permet de confectionner des formes ouvertes souvent incolores telles que des bols.
Soufflage
Pour les spécialistes, l’invention du verre soufflé est attribuée aux Phéniciens dans la première moitié du I° Siècle av J.C.
Depuis l’antiquité jusqu'à nos jours, on s’aperçoit que ni les gestes, ni les outils n’ont beaucoup changé.
Le four, haut d’un mètre, long de 2,25m, atteint une température de 800° et consomme en une seule journée un peu
plus de 300 kg de bois. Les morceaux de verres brisés sont introduits dans les creusets.
L’outillage est simple : la canne à souffler est un tube de 1m80 à 2 m de long et de 15 mm de diamètre. Son extrémité
est évasée et chauffée au rouge pour coller au verre en fusion. L’artisan souffle la matière qui se gonfle. C’est le
procédé du soufflage « à l’air libre » ou « à la volée ». Le soufflage peut se faire aussi dans des moules en bois mouillé.
Teinte de verre
La teinte naturelle du verre, due à des oxydes métalliques contenus dans le sable, est bleue verdâtre. Au 1 siècle de l’empire apparaît l’usage du verre incolore qui résulte de l’emploi d’un purificateur : le bioxyde de manganèse appelé « savon des verriers » qui blanchit ou plus exactement bleuit le verre.
Généralisation du soufflage de verre
Au 1 siècle la généralisation du soufflage du verre en Occident est due, à la migration des verriers orientaux vers
l’Italie d’abord puis vers la Gaule et l’Espagne à l’époque d’Auguste Vespasien.
Des verriers gagnent la Narbonnaise et la vallée du Rhône. Nous possédons la stèle d’un verrier du nom de Julius
Alexander qui a fondé à Lyon une dynastie de verriers. Au 2 siècle, la production du verre se répand en Gaule
septentrionale : Normandie, Picardie, Argonne, Belgique, vallée du Rhin et de la Moselle. Les verriers étaient des hommes
libres et non des esclaves.
La Gaule, surtout au Bas Empire, est devenue une région verrière de première importance dans le monde romain, en
raison de l’abondance de sa matière première (sable de qualité),de ses épaisses forêts nécessaires à l’alimentation
des fournaises.
En archéologie, la localisation exacte des ateliers est très difficile. A la différence desgrands ateliers de céramique
sigillée, il n’y a pas l’abondance de tessons ou de ratés de cuisson qui aident au repérage des ateliers de céramique.
Contrairement à celle de la céramique sigillée, la production de la verrerie ne se fit jamais à un degré industriel mais
elle fut l’œuvre d’ateliers artisanaux dont l’aire de diffusion était restreinte. Les débris de verre étant refondus, il ne reste
aucune trace.
Verre à vitre
Le verre à vitre semble être apparu au début de l’époque impériale, mais son usage s’est vite généralisé.
Technique de fabrication du verre à vitre
Généralement, le verre à vitre était coulé sur une plaque préalablement saupoudrée de sable. Toutefois, il est possible que la technique qui consistait à souffler un cylindre de verre, à le fendre dans le sens de la longueur puis à l’étaler, soit apparue pendant l’antiquité tardive.
Utilisation
La grande masse de la production verrière de petite taille est liée à la cosmétique. Onguents et parfums sont d’usage
courant dans l’antiquité. Toutefois la fonction exacte des diverses formes de verreries reste pour nous une énigme ainsi
que les noms exacts.
Dans le rituel funéraire, la réutilisation de la verrerie, nous est connue. Certains vases en verre ont été
spécialement fabriqués pour servir d’urnes cinéraires. Dans de nombreux cas, les plus grandes bouteilles ont été
retirées de l’usage quotidien pour contenir les cendres du défunt.
Dans nos salles d'exposition, vous pourrez voir des fragments de verre de différentes couleurs, que nous avons trouvés
sur plusieurs sites prospectés. Il est rare de trouver des vases ou des bouteilles intactes, car soit, elles ont été réutilisées
au Moyen-Âge soit, elles ont été brisées et les morceaux se sont éparpillés.
Nous avons trouvé aussi des fragments de verre à vitre qui doivent dater de la haute époque impériale, ils sont
généralement bleu-vert et assez épais (de 0,3 à 0,6 cm). Ceux du bas empire se rapprochent davantage de nos vitres
actuelles.